Avec plus de 15 000 étudiants, une offre de formation pluridisciplinaire riche d’une centaine de diplômes nationaux et des laboratoires de qualité qui la font apparaître dans le classement de Shanghai, l'université Savoie Mont Blanc, membre de l’alliance européenne UNITA, est un établissement à taille humaine qui conjugue la recherche et la professionnalisation, la proximité avec ses territoires et une large ouverture sur le monde.
Sur ses trois campus d’Annecy, du Bourget-du-Lac et de Jacob-Bellecombette, elle propose différents cursus courts et longs (Diplômes d’université, Bachelors universitaires de technologie, Licences, Masters, Doctorats, Diplômes d'ingénieurs) que ce soit en formation initiale ou continue, en alternance ou via diverses validations, en présentiel ou à distance.
Entre Genève, Turin, Lyon et Grenoble, aux frontières de la Suisse et de l'Italie, avec le concours des collectivités qui l’ont vu naître et des entreprises qui l’accompagnent, elle est un acteur majeur du dynamique écosystème national et transfrontalier, fortement impliqué dans son développement économique, social et culturel.
Le Laboratoire d’Ecologie Alpine est une UMR avec 3 tutelles, le CNRS, l’USMB et l’UGA, dont les recherches visent à comprendre les mécanismes à l’origine de la biodiversité et de sa dynamique, à décrypter son rôle dans le fonctionnement des socio-écosystèmes, et à prédire sa réponse aux pressions anthropiques, avec un focus sur les milieux alpins. Le groupe de recherche de l’USMB s’intéresse principalement aux réseaux d’interactions entre les herbivores (grands herbivores et insectes), les communautés végétales, les prédateurs et les activités humaines, et les conséquences de ces interactions sur le fonctionnement des socio-écosystèmes.
Ref Emploi : LECACARRY
Affectation : Laboratoire d’Ecologie Alpine (LECA), UMR-CNRS 5553 - Domaine scientifique de Savoie Technolac - 73370 Le Bourget-du-Lac (Les travaux seront réalisés en partenariat avec le Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive de l’université Lyon 1)
I. Description du projet et activités de recherche associées
En écologie des populations, les effets cohortes décrivent des variations de traits d’histoires de vie en fonction des conditions de naissance, variations qui peuvent perdurer tout au cours de la vie des individus (Albon et al. 1987). On distingue les effets numériques à court terme causant un recrutement variable selon la survie juvénile, des effets qualité à long terme sur les performances phénotypiques et reproductives des individus survivant à l’âge adulte (Gaillard et al. 2003). Ainsi, la survie estivale des faons de chevreuil varie de 20 à 90 % en fonction des années (Gaillard et al. 2013). De même, les femelles nées dans des conditions environnementales difficiles (e.g. forte densité) ont un succès reproducteur plus faible que celles nées dans des conditions plus favorables à leur développement. Ces effets cohortes ont été mis en évidence sur de nombreuses espèces de vertébrés et sur un nombre croissant de traits biologiques (masse corporelle, dispersion, personnalité...). Les conséquences démographiques de ces effets cohortes ont été étudiées à plusieurs reprises, soit de manière empirique, soit explorées théoriquement (Lindstrom & Kokko 2002, Tuljapurkar 1989). Des simulations suggèrent que les effets cohortes, en générant des variations dans les paramètres démographiques aux âges adultes, déstabilisent la dynamique des populations plutôt stables mais peuvent stabiliser celle des populations instables (Lindstrom & Kokko 2002). En première approche, la variabilité temporelle du recrutement que génère les effets cohortes à court terme devrait conduire à diminuer le taux de croissance à long terme des populations. Les conséquences des effets cohortes sur la performance adulte sont plus difficiles à appréhender. Les paramètres démographiques adultes vont dépendre du nombre d’individus de chaque cohorte qui survivent jusqu’à l’âge adulte. Les mauvaises cohortes ne devraient contribuer que peu à la dynamique des populations car seulement un nombre faible d’individus va survivre la première année de vie dans ces conditions. Cependant, une très forte sélection de viabilité pour ces cohortes soumises à de forts taux de mortalité pourrait compenser le faible nombre individus en ne laissant que des individus de très bonne qualité avec une forte performance phénotypique et démographique (Garratt et al. 2015), et ainsi limiter la variation temporelle des paramètres démographiques adultes. Dans sa monographie sur la démographie stochastique, Tuljapurkar (1989) a proposé une manière théorique pour quantifier la contribution des effets cohortes dans la variation temporelle du taux de croissance à long terme des populations, laquelle à notre connaissance, n’a encore jamais été testée avec des jeux de données empiriques. L’objectif de ce post-doctorat est donc d’appliquer la méthode proposée par Tuljapurkar (1989) à des populations de grands mammifères herbivores (chevreuils, cerfs, chamois) et d’identifier les facteurs biologiques pouvant expliquer la variabilité de la contribution des effets cohortes à la dynamique des populations. Ainsi, le rôle de la qualité de l'habitat, de la parenté, et du statut de dispersion (individus philopatriques vs. disperseurs) seront appréhendés.
II. Missions et activités du poste
L'objectif principal du post-doctorat est de quantifier la contribution de la structure en cohortes à la variance temporelle du taux de croissance de la population. Pour ce faire, nous construirons des matrices de projections (ou matrice de Leslie) structurées en classe qui seront paramétrés avec des données empiriques de survie et de reproduction. Nous attendons de la candidate ou du candidat de :
1) de construire des matrices de projection adaptées à chacune des populations étudiées ;
2) d’estimer les paramètres démographiques nécessaires à la paramétrisation des modèles démographiques (données de capture-marquage-recaptures) ;
3) modéliser et quantifier la contribution des effets cohortes à la variabilité du taux d’accroissement stochastique des populations ;
4) tester l’effet des grands facteurs structurant des stratégies biogéographiques sur les contributions estimées (e.g. temps de génération).
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I. Conditions d’exercice
La personne retenue sera recrutée par l'université Savoie Mont Blanc (https://www.univ-smb.fr). Le poste est basé dans le laboratoire d'écologie alpine (https://leca.osug.fr) au sein du groupe situé à l'université Savoie Mont Blanc. Elle travaillera en partenariat étroit avec le laboratoire partenaire du projet d’ANR-CARRY-Move, le Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive de l’université Lyon1 (https://lbbe.univ-lyon1.fr/fr). Elle rejoindra l'équipe BIOM (https://leca.osug.fr/-Equipe-BIOM-306-) du laboratoire d'écologie alpine.
II. Spécificités liées au poste, le cas échéant
Nécessité de déplacement entre les 2 laboratoires partenaires (LECA et LBBE).
III. Compétences attendues
· Doctorat en écologie ou mathématique appliquée ;
· Expérience approfondie de la dynamique des populations et des analyses de capture-marquage-recapture ;
· Expérience démontrée dans l'analyse de données (utilisation de R ou programme équivalent, GIS) ;
· Compétences en rédaction scientifique ;
· Excellentes compétences en matière de collaboration, de communication et de relations interpersonnelles.
IV. Conditions de recrutement
Le recrutement est ouvert aux personnes titulaires d’un doctorat délivré par une université française, ou d’un diplôme reconnu équivalent par l’université, notamment un doctorat ou PhD délivré par une université étrangère.
Contrat de niveau A à durée déterminée à compter du 03/02/2025 au plus tôt et au plus tard à compter du 03/03/2025 (en fonction de la disponibilité des candidats), pour 18 mois à temps plein. Les 2 premiers mois du contrat seront considérés comme période d’essai.
V. Comment candidater
Transmettre les documents suivants dans un fichier pdf unique nommé LECACARRY_NOM PRENOM :
Curriculum Vitae
Lettre de motivation
Copie(s) du ou des diplômes
Rapport de soutenance de thèse